mardi 16 mars 2021
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Cloître est le leader breton de l’imprimerie. L’entreprise dispose d’un large portefeuille de clients, très diversifié, et dont les activités sont réparties entre les agences de communication, les éditeurs, les collectivités locales et de nombreuses entreprises. Une politique très active sur les plans marketing, commercial et technologique caractérise cette société, actrice d’un marché très concurrentiel.
Pouvez-vous nous présenter votre entreprise ?
L’entreprise a été créée en 1937 à Landerneau par François Cloître, qui l’a développée avant de la transmettre à son fils Jean-François. En 2000, celui-ci a cédé l’imprimerie à Jean-Yves Lenormand à qui j’ai succédé il y a presque 10 ans. Notre plus grand site de production est situé à Saint-Thonan (Finistère) avec une surface de 10 000 m2 et un effectif de 100 personnes. Nous avons également un site sur Quimper spécialisé dans la signalétique.
Notre positionnement est celui d’un imprimeur généraliste qui peut accompagner ses clients sur un large spectre de produits : de la carte de visite au beau livre artistique, du produit simple au plus complexe. Nous avons également choisi d’être un apporteur de solutions, à savoir un accompagnement de proximité pour des projets sur mesure, la mise en place de services personnalisés pour faciliter la gestion du print des donneurs d’ordre.
Nous réalisons 70 % de notre chiffre d’affaires en Bretagne – dont 40 à 45 % dans le Finistère -, 20 à 25 % à Paris et le reste sur toute la France, avec souvent des bretons expatriés qui ont le désir de travailler avec leur Bretagne natale.
Outre les outils digitaux, comment intégrez-vous l’innovation produit ?
L’innovation fait quasiment partie intégrante de notre fonctionnement chez Cloître, et sans prétention aucune, nous sommes toujours à l’affût et à la pointe des nouveautés technologiques afin d’offrir à nos clients des éléments différenciateurs. Aujourd’hui, nous testons et utilisons des nouveaux papiers, de nouveaux supports, Par exemple, des papiers à base d’algues, de pommes de terre ou de mais qui ont des caractéristiques très intéressantes. La feuille de pierre, par exemple, résiste très bien aux milieux humides. L’idée est de proposer à nos clients le maximum d’alternatives, libre à chacun de choisir le support qui jouera au mieux la cohérence fond et forme pour sa communication.
Nous gérons 14000 commandes par an pour 2500 clients différents.
Comment définiriez-vous Cloître ?
Notre force tient d’abord dans la place originale que nous occupons sur le marché de l’imprimerie, à savoir une capacité à réaliser des produits très différents grâce aux savoir-faire de nos équipes et à notre parc machines. Ensuite, nous avons fait le choix d’avoir des Conseillers Print sur le terrain qui sont des interlocuteurs dédiés pour nos clients dans leur démarche de communication. En cela, on se différencie des pure-players et nos clients s’y retrouvent car le print peut paraitre complexe pour certains. La disponibilité de nos équipes est fortement appréciée.
Enfin nous avons opté pour un travail important de pédagogie qui nous a amené, il y a 15 ans, à créer des « ateliers thématiques gratuits » pour les donneurs d’ordre. Ces ateliers en présentiel étaient organisés dans les différentes villes bretonnes puis à Paris. Cette initiative reste unique dans le monde des arts graphiques en France à ce jour (dixit nos fournisseurs). Dans le même esprit, nous élaborons également des nuanciers papiers spécifiques qui deviennent de vrais outils de travail pour nos clients. Toute cette approche concoure à notre image de professionnel innovant.
Cette démarche n’exclut pas les outils digitaux bien sûr. Il y a 2 ans, nous avons conçu une application commerciale ‘La Print Box » pour nos Conseillers Print, ainsi équipés de tablettes. Objectif : présenter notre imprimerie, son fonctionnement, ses réalisations, des tutoriels de façon dynamique. Depuis 1 an, nos ateliers se sont aussi transformés en webinar. Le digital n’est absolument pas un danger pour nous ! Mais il ne doit pas exclure la proximité et le conseil personnalisé.
Des innovations qui s’inscrivent dans un ensemble de pratiques éco-responsables ?
On sait innover mais on agit dans le cadre des valeurs de l’entreprise. Le respect de l’environnement et de l’éthique en fait partie. Cloître a été la première imprimerie bretonne à être labellisée Imprim’vert, à obtenir la double certification PEFC™ ou FSC®, à utiliser des encres végétales pour ses presses offset, …Sans compter le fait que la matière que nous travaillons, le papier est un support naturel et renouvelable, qui respecte l’environnement. Contrairement à ce que peuvent penser beaucoup de gens. « On ne coupe pas des arbres pour faire du papier ». Les arbres coupés sont principalement utilisés pour de la charpente, de la menuiserie ainsi que pour l’énergie. La pâte à papier est constituée à 70% des chutes de scierie et de 30% des coupes d’éclaircie (les arbres malades ou tordus). A noter aussi, que le fait d’utiliser du bois provenant de forêts gérées durablement et de façon responsable va aider à la reforestation dans le monde : 90% de nos papiers sont labellisés chez Cloître.
De la préservation de l’environnement aux préoccupations RSE, il y a une cohérence dans votre démarche…
La RSE, chez Cloître, ça fait partie de nos gènes. On se rend compte que ce qui nous paraît normal – l’intégration du handicap dans l’entreprise ou l’égalité homme-femme par exemple – ne l’est pas partout. On fait des choses que les autres ne font pas. Aujourd’hui, l’enjeu pour nous est de formaliser ce qu’on fait déjà, dans le cadre notamment de la démarche de Produit en Bretagne dont nous sommes un membre actif et qui vise à développer la RSE au sein des entreprises adhérentes.
Une question d’actualité, comment traversez-vous la crise liée à la pandémie ?
Sans surprise, nous avons connu une baisse d’activité. Mais nous avons fait le choix de rester ouvert, en assurant la santé de nos équipes grâce à un respect rigoureux des consignes sanitaires. Et ce, afin de pouvoir continuer à satisfaire nos clients. Nous avons mis en place des mesures qui nous ont permis aussi de préserver notre trésorerie. Et, surtout, nous avons pu compter sur la fabuleuse solidarité des équipes.
Quelles sont vos perspectives ?
La crise a provoqué une accélération incroyable du digital pour la communication et la commercialisation notamment : nous avons fait un bond de 10 ans dans le futur ! S’il y a incontestablement des choses qui marchent très bien avec le digital, d’autres marchent beaucoup mieux avec le papier. La complémentarité de ces 2 médias doit se réinventer. Je prends souvent l’exemple de la carte de vœux. Dans ce cas, le papier devient un support « premium » d’autant plus impactant qu’il créé une véritable émotion si tant est que la création (et la réalisation) soit bonne bien sûr ! A côté de cela, la durée de vie d’une carte électronique avant d’être déplacée vers la corbeille est très courte et souvent moins mémorisée.
Ceci dit, il est vrai qu’aujourd’hui les clients souhaitent communiquer autrement. On est toujours et plus encore dans le « moins mais mieux ». Là où auparavant, on imprimait 100 000 flyers, aujourd’hui, on en fera 1 000 exemplaires personnalisés, accompagnés d’une campagne d’affichage et de la réalisation de totems, de panneaux. La crise actuelle vient bousculer les habitudes et jouer un rôle de stimulant dans la mise en œuvre de ces nouvelles pratiques.
Parmi ces dernières, certaines sont liées aux nouvelles technologies conjuguant « imprimé et digital ». Le service de connexion d’images que nous proposons permet à nos clients d’associer leurs supports imprimés à des contenus digitaux pour améliorer l’expérience utilisateurs/clients. Comme vous le constatez, notre discours n’est pas d’opposer papier et digital. D’une façon générale, le support imprimé prend tout son sens si on sait que l’information est souvent mieux retenue lorsqu’elle est lue sur papier plutôt qu’à l’écran. Pour une information de l’instant, le digital est parfait. A partir du moment où vous voulez garder une information, y revenir, le papier s’impose.
Aujourd’hui, je reste confiant sur la suite de notre aventure.
Pour preuve, nous continuons à investir pour automatiser certaines lignes de production de façon à améliorer le quotidien des équipes, baisser la pénibilité de certains travaux et garantir une meilleure productivité. Par ailleurs, nous poursuivons notre développement sur les segments de marché qui marchent mieux, même en période de crise, à savoir le grand format et la signalétique dont le CA a augmenté de 70 % en 1 an.