vendredi 21 mars 2025

Entreprises accompagnées

Soutenir l’économie maritime sur nos territoires

UNEXO couvre plus de 2 400 kms* de littoral et annonce de nouvelles prises de participation dans la filière maritime, ce qui contribue à renforcer la présence du Crédit Agricole dans l’économie de la mer. Découvrez ci-dessous les témoignages des dirigeants de Maison Morisseau et 5DO qui nous présentent leurs sociétés et nous livrent leurs facteurs clés de succès.

Rencontre avec

Stéphane Hesry, président directeur général de Maison Morisseau

UNEXO : Pouvez-vous nous présenter Maison Morisseau ?

Stéphane Hesry : Maison Morisseau c’est une aventure familiale qui a débuté en 1957 au Vivier-sur-Mer (35) dans la Baie du Mont-Saint-Michel. Notre groupe, producteur et négociant, se positionne sur l’ensemble de la chaîne de valeur de la mytiliculture en tant que : fournisseur de naissains aux producteurs ; producteur de moules de bouchot ; conditionneur et distributeur en BtoB et BtoC.

Dans quel contexte avez-vous été accompagné par UNEXO ?

En 2019 nous avons opéré une phase de développement avec l’acquisition d’une nouvelle concession, l’Equipage, basée à la Plaine-sur-mer (44). Dans la poursuite de ce développement et à travers une levée de fond en 2024, UNEXO nous accompagne dans la reprise de la concession Ambre Marine, située à Agon-Countainville (50).

Comment se porte la mytiliculture en France ?

La mytiliculture sur Bouchot en France reste une activité très artisanale et depuis 20 ans la production est restée stable : de 50 000 à 60 000 tonnes. La mécanisation des récoltes permet d’optimiser la production depuis quelques années. Depuis 30 ans, le marché, quant à lui, est tout aussi constant avec des volumes de consommation de 120 000 tonnes par an en France. La demande pour les moules françaises (de Bouchot) s’étend même au-delà des frontières. Le secteur de la mytiliculture est devenu plus organisé avec la création de labels (AOP Baie du Mont -Saint-Michel) et de marques comme La Morisseau. Dans ce contexte, Maison Morisseau s’est structurée pour devenir le leader en production de la Moule de Bouchot en France, et afin de répondre à la demande, nous sécurisons nos approvisionnements en rachetant des structures de production sur le littoral français par de la croissance externe.

Comment vous adaptez-vous face aux aléas climatiques ?

Le début des années 2000 marque un tournant pour la mytiliculture française, qui doit faire face à de nombreux défis environnementaux. La qualité de l’eau, le réchauffement climatique, et la prolifération de certaines espèces invasives affectent la qualité et la quantité des moules. Cependant notre espèce s’adapte très bien à l’augmentation progressive de la température de l’eau et notre plus gros défi est l’apparition de nouveaux prédateurs. Nous adaptons nos techniques de production à cette nouvelle donne avec notamment l’installation d’entonnoirs pour éloigner les araignées de mer des pieux ou encore l’effarouchement. La recherche d’alternatives écologiques et la mise en place de pratiques respectueuses de l’écosystème marin, telles que la réduction des matériaux plastiques dans les installations, prennent de l’ampleur. Grâce à cette adaptabilité, Maison Morisseau constate le maintien d’une bonne densité et qualité de produit.

 

Rencontre avec

Alexis Taugé, dirigeant fondateur de 5DO

UNEXO : Pouvez-vous nous présenter 5DO ?

Alexis Taugé : Spécialiste de la transformation des produits de la mer, 5DO a été créée en 2010 à Riec-sur-Belon dans le Finistère. Notre PME s’est spécialisée dans la transformation et la fourniture, auprès des chefs du monde entier, de chair de homard crue surgelée ayant la qualité du vivant. Nous maîtrisons un savoir-faire industriel breveté, le traitement par haute pression (Process HPP) qui permet à la chair de se décoller de sa carapace ou de sa coquille et ainsi garantir une qualité de chair incomparable.

Dans quel contexte avez-vous été accompagné par UNEXO ?

5DO est sur une phase de stabilisation depuis trois ans après deux années de forte croissance. Notre chiffre d’affaires est passé de 8 millions d’euros en 2020 à 18 millions d’euros en 2021 puis 32 millions d’euros en 2022. Nous avions besoin de renforcer notre structure financière afin de consolider et améliorer notre rentabilité par deux leviers : l’optimisation des périodes d’achat de matières premières et la reprise de la croissance sur nos marchés exports.

Comment 5DO s’est développée ces cinq dernières années ?

La stratégie de 5DO a consisté à s’adapter aux besoins, même très spécifiques, de ses marchés en France et à l’export, en élargissant la gamme. Cela a permis de consolider et d’étendre le nombre de distributeurs et de pays distribués. La couverture marché de chaque pays a été un facteur clef de réussite en sortant de la logique : un distributeur = un pays. Ensuite nous avons développé une offre sur un segment de marché différent, les produits cuits frais en grande distribution. Cela a permis de renforcer notre position à l’achat puisque les acteurs sont communs. L’un des objectifs de 5DO est d’entrer sur des sujets qui sont trop difficiles à mettre en œuvre pour des petites structures (R&D, Capex) et trop compliqués pour les grandes entreprises sur le process (par exemple process en batch et non pas en continu etc.). Actuellement, nous finalisons une gamme de produits grillés à la flamme qui reproduit parfaitement le chalumeau du chef, permettant de répondre aux besoins de la cuisine style asiatique, en France et à l’export. Ce devrait être le prochain relai de croissance.

Pouvez-vous nous en dire plus sur votre projet de partenariat avec une écloserie ?

Nous considérons notre positionnement RSE et notre mission de remettre dans l’océan ce que nous prélevons, notamment concernant le homard européen. Cette mission pourrait prendre la forme d’un co-investissement dans des écloseries de homard permettant d’augmenter la population de juvéniles. Il reste néanmoins beaucoup de travail à accomplir pour mesurer l’efficacité d’une telle démarche avant d’y investir concrètement. Du reste, il est fondamental de s’adosser à des partenaires, qui pourraient être nos partenaires à l’achat dans le cadre de cette démarche.

 

*Source DREAL