vendredi 1 juillet 2022
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Social, environnement, économie… les entreprises ont bien conscience des enjeux et évoluent en conséquence. Mais encore faut-il les accompagner dans leur transformation, estime Jean-Luc Creach, directeur général d’Unexo, société de gestion du groupe Crédit Agricole.
C’est grâce à une bonne rentabilité que les entreprises pourront mener une politique RSE ambitieuse et répondre aux nombreuses attentes de la société, estime Jean-Luc Creach.
« Résilientes, les entreprises doivent sans cesse s’adapter à leur environnement, sous peine de mourir. La crise sanitaire et la mise en place extrêmement rapide du télétravail il y a deux ans l’ont démontré », explique Jean-Luc Creach, directeur d’Unexo, qui accompagne les dirigeants du grand ouest. Pour ce dernier, les défis auxquels doivent répondre les entreprises sont de plus en plus marquants.
Ainsi, la pénurie de talents, antérieure à la pandémie, s’est encore renforcée à la sortie de la crise. Quant à l’urgence climatique, elle est bien comprise des entreprises qui cherchent encore davantage à y faire face. « Mais pour qu’elles puissent mener une politique RSE ambitieuse et répondre aux nombreuses attentes de la société, il faut leur donner les moyens d’agir, ce qui passe par une bonne rentabilité. Ce n’est qu’à cette condition qu’elles pourront investir dans des immeubles à faible consommation d’énergie et dans le bien-être de leurs salariés. »
Il ne faut cependant pas être déconnecté des réalités. Il est crucial de rappeler, par exemple, que « tous les secteurs d’activité ne permettent pas de télétravailler. De même, les démissions actuelles de salariés ne doivent pas occulter la nécessité d’avoir un emploi. Mais il est évident que les ressources humaines font face à de nouveaux défis, dont la hausse des salaires, condition pour garder les talents. »
L’erreur, selon Jean-Luc Creach, serait de financer uniquement des entreprises qui prétendent avoir un impact positif. « Il faut se méfier des effets d’annonce et privilégier les entreprises qui devancent le cadre réglementaire, lequel s’intensifie et les oblige à être toujours plus vertueuses. ». Par exemple, le décret tertiaire, voté en 2019, va contraindre les entreprises du secteur tertiaire d’une surface de plus de 1000m2 à une réduction énergétique de 40 % en 2030, de 50 % en 2040 et de 60 % en 2050. « Pour qu’elles puissent tenir de tels engagements, il est nécessaire d’accompagner les entreprises et leur permettre de se dégager des marges d’action », insiste le directeur. Toutes les entreprises, y compris celles qui répondent aux enjeux environnementaux.
Le fonds Unexo a par exemple investi dans la startup Smartway, qui lutte contre le gaspillage alimentaire ou dans le groupe Séché Environnement, spécialisé dans la gestion des déchets. Des entreprises rentables et qui représentent un investissement d’avenir. « Preuve que l’entreprise peut agir pour le bien commun », conclut Jean-Luc Creach.
Unexo a investi dans :
Magazine Enjeux Éco, édition 2022, publié le 30/06/2022